Spécialisation sportive : 4 aspects que tous les parents doivent savoir
Le mythe des 10 000 heures
Avez-vous déjà entendu parler du mythe des 10 000 heures? Cette théorie soutient que 10 000 heures sont nécessaires pour pouvoir atteindre un certain niveau d’excellence, et ce, peu importe le domaine de pratique. Cela voudrait donc dire qu’un enfant pourrait devenir un athlète après 10 000 heures de pratique.
Dans le monde du sport, il est impossible de prouver que cette théorie est vraie.
Plusieurs disent que si vous souhaitez atteindre un niveau professionnel, il faut commencer jeune et focaliser sur un seul sport. D’autres tendent à croire que pratiquer différents sports dès le tout jeune âge permet à l’enfant de mieux se développer au niveau physique et cognitif et ainsi aspirer à une carrière sportive prometteuse.
Nous en sommes à nous demander ce qui est réellement mieux entre la spécialisation et la diversification sportive hâtive.
La spécialisation sportive précoce pour mieux comprendre les bienfaits de la diversification sportive
La spécialisation sportive précoce se traduit par un jeune qui dédie son enfance à la pratique d’un seul sport, et ce pendant plus de 8 mois par année. Cette pratique est de moins en moins favorisée par les parents et les entraîneurs, surtout depuis l’arrivée des programmes multisports dans les écoles.
La spécialisation hâtive est loin d’être entièrement négative. Si un enfant fait le choix de se spécialiser dans un sport dès son jeune âge, il aura la chance de perfectionner ses habiletés techniques et tactiques rapidement, de bâtir un sentiment de confiance envers ce sport, en plus de potentiellement obtenir des bourses d’études s’il poursuit son parcours au niveau collégial et universitaire.
Cependant, il faut faire attention, car la spécialisation sportive précoce peut engendrer quelques problèmes, tels que des blessures fréquentes causées par les efforts répétitifs, une augmentation du niveau de stress lié à la pression constante, ou encore à de l’épuisement qui mènent à l’abandon.
La diversification sportive chez les pros
Depuis plusieurs années, on remarque une tendance de diversification sportive, qui s’inscrit chez les enfants en pleine croissance et chez les athlètes sportifs. Cette diversification sportive se traduit par le développement des habiletés techniques et des aptitudes sociales et psychologiques que l’enfant acquiert à travers la pratique de différents sports.
Saviez-vous qu’en 2018, 90% des joueurs qui ont été repêchés dans la NFL (Ligue nationale de football américain) étaient des athlètes qui ont pratiqué plus d’un sport en grandissant? L’un des plus grands sportifs au monde, Tom Brady, jouait au football, au baseball et au basketball lorsqu’il était à l’école. Aujourd’hui, il est l’un des meilleurs quarts-arrière de l’histoire du football américain.
Patrick Mahomes, quart-arrière des Chiefs de Kansas City, a lui aussi pratiqué plus d’un sport au cours de sa jeune carrière. En plus du football, Mahomes pratiquait le baseball. En 2014, les Tigers de Detroit (MLB) avaient mis la main dessus lors du repêchage amateur. Premier choix des Chiefs en 2017, Mahomes est déjà reconnu comme une légende du football américain.
4 bienfaits de la diversification sportive qui pourraient vous inciter à inscrire vos enfants dans un programme multisports
1. Pour permettre à votre enfant de développer différentes habiletés techniques.
La pratique hâtive d’un sport permet aux enfants de développer leurs aptitudes motrices telles que la course, l’équilibre et la coordination œil-main. Pratiquer différents sports très jeunes peut déclencher des stimuli qui leur permettront de développer diverses aptitudes physiques et cognitives qui leur seront utiles pour d’autres sports.
Les enfants seront capables de faire des liens entre les différentes techniques de jeu et de s’adapter plus rapidement.
Par exemple, on ne pratique pas son jeu de pied au football de la même manière qu’on le pratique au basketball. L’enfant développera une technique pour les deux types de sports et bougera beaucoup mieux qu’un enfant qui pratique seulement son jeu de pied dans un contexte de jeu de football.
2. Pour éviter l’épuisement et aider à la santé mentale
S’entraîner plusieurs heures par semaine et durant des années demande beaucoup de sacrifices pour les parents et les enfants. Cela demande beaucoup de discipline, ils doivent favoriser davantage le sommeil et avoir de bonnes nuits de sommeil pour une meilleure récupération physique et psychique, en plus des aller-retour aux pratiques, parties et tournois. Ce n’est pas rare de voir un enfant, qui subit trop de pression ou qui est fatigué d’avoir toujours la même routine, abandonner à l’université ou même avant.
La diversification sportive permet d’éviter de tomber dans une routine qui pourrait baisser la motivation d’un enfant. Cela leur permet aussi de prendre une pause et de réfléchir à ce qu’ils veulent réellement.
Par exemple, si un enfant n’a pas bien performé lors des séries éliminatoires au hockey, il n’aura peut-être pas la tête à recommencer l’entraînement immédiatement. En pratiquant un sport différent comme le soccer par exemple, il va éviter de se focaliser sur les erreurs commises et continuer de s’améliorer sur le plan physique et mental.
Il sera plus optimiste à l’idée de recommencer ses entraînements par la suite.
4. Pour éviter les blessures récurrentes
Peu importe si vous pratiquez un sport de façon intensive, ou pour le plaisir, les risques de se blesser sont toujours présents. Comme le corps des enfants âgés de 6 et 12 ans est en développement, c’est souvent les mêmes muscles qui sont sollicités lorsqu’un jeune s’entraîne intensivement. Les blessures à répétition sont donc très communes, ce qui aura évidemment un impact à long terme.
Un autre bénéfice de la diversification sportive est qu’elle permet à l’enfant de travailler différents muscles et d’éviter les blessures récurrentes. Les enfants qui décident de se spécialiser dans un seul sport après avoir atteint la puberté seront plus réguliers dans leur performance. Ils seront aussi susceptibles de pratiquer leur sport plus longtemps.
Toutefois, il existe des sports qui demandent nécessairement une spécialisation hâtive, comme le patinage artistique, la gymnastique et la natation. Ces sports impliquent certains mouvements et techniques très complexes qui doivent être développés avant la puberté.
La diversification sportive hâtive au cœur des programmes multisports d’ici
Si votre enfant souhaite développer ses habiletés dans plus d’un sport, sachez que l’école du Juvénat Notre-Dame à Lévis est l’endroit pour eux. Leur mission est d’offrir un programme multisports, qui permet aux jeunes sportifs de développer leurs compétences sportives à travers différents sports et ateliers éducatifs. Leur but est d’éviter le décrochage scolaire lié à la spécialisation sportive hâtive.
Vous pouvez aussi voir auprès de votre municipalité, pour en apprendre davantage sur les programmes sportifs offerts, qui pourraient potentiellement convenir à vos enfants.
Il est difficile de savoir réellement quelle est la meilleure option entre la spécialisation ou la diversification sportive hâtive.
Une chose est sûre, lorsqu’un enfant a du potentiel pour un sport dès son tout jeune âge, il est possible d’avoir envie de tout donner pour favoriser le dépassement de celui-ci. Il est très important d’encourager vos enfants, d’être à l’écoute de leurs besoins et de les laisser faire un choix par eux-mêmes.
Karl Demers