Prévenir et gérer les blessures des élèves athlètes
Les élèves athlètes se donnent corps et âme autant sur le terrain que dans les salles de classe afin d’atteindre leurs objectifs sportifs et scolaires. Pour plusieurs, la pratique de leur sport est un des facteurs déterminants de leur niveau de motivation à l’école. Pour s’assurer de garder ces élèves en santé et motivés, voici quelques trucs faciles à partager avec vos entraîneurs pour prévenir et gérer les blessures!
La prévention des blessures en milieu sportif
En milieu sportif, il y a de nombreuses façons de prévenir les blessures. Il faut considérer les différents facteurs de risques pour s’assurer de les prévenir le plus possible. Voici quelques aspects à garder en tête pour éviter les blessures.
L’importance de l’échauffement
L’échauffement est un aspect souvent négligé, mais primordial pour la prévention des blessures. À titre d’exemple, selon l’OPPQ (Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec), un échauffement efficace peut diminuer les risques de blessures de 50%¹ au soccer. L’échauffement devrait durer entre 15 à 45 minutes et sa durée devrait varier selon la durée de la séance de sport, la météorologie ainsi que le moment de la journée. Plus la séance d’entraînement est tôt, plus la durée de l’échauffement devrait être grande². Assurez vous que vos entraîneurs ont de bons programmes d’échauffement mis en place. Dans le cas contraire, vous pouvez consulter des physiothérapeutes afin d’obtenir des programmes adaptés. Voici 10 exercices simples qui permettent de bien réchauffer l’ensemble du corps avant un effort physique.
Il est également important que les élèves athlètes s’étirent après les séances de sport pour favoriser une récupération optimale. À titre d’exemple, voici quelques exemples simples et efficaces d’étirements après une séance de course.
Repérer les élèves surentraînés
Le surentraînement, bien qu’il puisse sembler être le chemin vers l’excellence athlétique pour certains, peut en réalité être une voie vers l’épuisement physique et mental, et résulter en blessures. Il est donc primordial d’être en mesure de détecter le surentraînement et d’être outillé pour le prévenir.
Plusieurs symptômes peuvent être associés au surentraînement dont les suivants: fatigue intense, diminution de la motivation, impatience, douleurs musculaires prolongées, sommeil affecté, etc³… Malgré le fait que ces symptômes sont génériques, il faut rester à l’affût d’une combinaison de ces derniers qui peut mettre en lumière un cas de surentraînement chez un étudiant athlète.
Afin de prévenir le surentraînement, il faut être en mesure de cibler l’apparition des symptômes mentionnés et adapter la fréquence d’entraînement en fonction de ces derniers. Le repos et la bonne alimentation sont primordiaux pour diminuer les probabilités de blessures liées au surentraînement. Il pourrait être intéressant de faire remplir un questionnaire de manière mensuelle aux étudiants athlètes afin de repérer les étudiants à risque de surentraînement. Basez vos questions sur les symptômes énumérés précédemment.
L’importance de l’hydratation
Une bonne hydratation permet non seulement d’améliorer les performances des joueurs, mais également de diminuer les blessures en lien avec la déshydratation. Selon Conseil Sport Decathlon, “en moyenne, on estime qu’une personne qui perd 1% de son poids en eau perd 10% de ses capacités physiques et une personne qui perd 2% de son poids en eau perd 20% de ses capacités physiques”⁴. Cette diminution de capacité physique mène donc à une diminution des performances et à une augmentation des risques de blessures.
Selon Hubert Cormier, docteur en nutrition, les athlètes devraient boire entre 400 à 600ml d’eau dans les deux à trois heures avant leur séance d’entraînement. Durant la séance, les joueurs devraient boire entre 150ml et 350ml, et ce, toutes les 15 à 20 minutes. Les boissons avec glucides et minéraux sont à prioriser pour les sessions d’activités de plus d’une heure. Après l’entraînement, il est également important de consommer une grande quantité de liquide pour favoriser la récupération⁵.
Le contrôle qualité des équipements
L’utilisation d’équipements inadéquats peut également engendrer des blessures sérieuses. Il est alors important que les responsables des sports ainsi que les entraîneurs prennent le temps de vérifier que les installations et les équipements sont en bon état pour la pratique sécuritaire du sport. Cette vérification devrait être effectuée avant chaque séance. Il faut encourager les joueurs à souligner les problèmes avec leurs équipements le cas échéant. Des sondages pourraient être envoyés aux joueurs une fois par mois pour s’assurer que leurs équipements sont en bon état tout au long de la saison. La sécurité des joueurs ne doit pas être négligée.
L’importance d’une bonne technique
La technique dans le sport n’est pas simplement une question de performance et d’esthétique, elle joue un rôle primordial dans la prévention des blessures. Une bonne technique garantit une répartition équilibrée des forces sur le corps, réduisant ainsi les contraintes excessives sur les muscles, les articulations et les tendons. En mettant l’accent sur l’importance de la technique, on favorise non seulement des performances optimales, mais on minimise également le risque de blessures liées à une mauvaise exécution des mouvements. Il est donc primordial de sensibiliser les entraîneurs à ce sujet.
Les entraîneurs savent que leur rôle est d’enseigner les meilleures façons de faire pour chaque exercice afin d’être efficace et diminuer le risque de blessure. Mais on peut parfois tenir pour acquis le fait que les élèves ont la bonne technique simplement parce qu’ils pratiquent le sport depuis longtemps. Prendre quelques minutes à chaque exercice pour vérifier la technique des élèves athlètes et s’assurer qu’ils évitent des gestes dangereux est la meilleure solution pour éviter les blessures en cours d’entraînement.
Prévenir les commotions cérébrales
Les commotions cérébrales sont une des blessures les plus fréquentes chez les sportifs. En effet, “chaque année, de 20 à 40 % des athlètes subissent une commotion cérébrale”⁶. Ce qui est le plus alarmant, c’est que près de “80% des commotions cérébrales ne sont pas diagnostiquées, selon plusieurs experts”⁷. Contrairement à ce que plusieurs pensent, les commotions cérébrales ne sont pas uniquement engendrées par un impact au niveau de la tête. En effet, un coup au corps ayant secoué brusquement la tête peut également être en cause. Afin de maximiser la sécurité des élèves athlètes, il est primordial d’être en mesure d’identifier les symptômes, de connaître les traitements nécessaires ainsi que les différentes actions pouvant être mises en place pour réduire le risque.
Afin de prévenir les commotions cérébrales, il est possible de demander aux joueurs de faire attention aux contacts durant les séances d’entraînement. De plus, assurez vous que les équipements fournis aux élèves athlètes soient en bonne condition. Comme mentionné précédemment, assurez vous que l’ensemble des entraîneurs soient sensibilisés à l’importance d’une bonne technique, et ce, surtout dans les sports de contacts.
Repérer les cas de commotions cérébrales
Suite à un impact à la tête, il peut être difficile de détecter les cas de commotions cérébrales. Il est alors primordial d’être conscient des différents symptômes possibles. Voici une liste des symptômes d’une commotion cérébrale :
- Maux de tête ou sensation d’avoir une pression au niveau de la tête
- Troubles de l’équilibre ou des étourdissements
- Vision floue ou double
- Sensibilité au bruit ou à la lumière
- Se sentir déprimé
- Confusion
- Problème de concentration ou de mémoire
- Nausées ou vomissements
- Irritabilité
Optimiser la guérison des joueurs
Plusieurs moyens peuvent être mis de l’avant pour optimiser la guérison des étudiants athlètes et s’assurer qu’ils sont bien pris en charge.
Consultation médicale :
Après un choc vous laissant suspecter une commotion, assurez- vous que l’élève athlète est dirigé vers les bonnes ressources de l’école. La première étape cruciale est de consulter un professionnel de la santé, tel qu’un médecin de famille, un médecin d’urgence, ou même un chiropraticien ou physiothérapeute formé pour évaluer les commotions cérébrales. Il est important que l’élève athlète informe l’école pour mettre à jour les personnes clés, notamment l’entraîneur.
Repos initial :
Immédiatement après la blessure, les activités physiques et mentales doivent être limitées. Lorsque vous contacterez les parents de l’élève-athlète, encouragez le repos avec des activités calmes comme la lecture, tout en assurant un sommeil adéquat de 8 à 10 heures par nuit. Ce repos initial est crucial pour favoriser la guérison. Pour sa part, le temps d’écran devrait être limité.
Alimentation et hydratation :
L’alimentation joue un rôle clé dans la récupération. L’alimentation saine et équilibrée fournissant les nutriments nécessaires est à prioriser. L’hydratation est également importante pour éviter la déshydratation, qui peut aggraver les symptômes de la commotion cérébrale. Assurez vous qu’un élève ayant récemment subi une commotion cérébrale s’hydrate correctement.
Reprise graduelle des activités :
La reprise des activités doit être graduelle, commençant par des activités légères comme la marche. La reprise du sport ou d’autres activités à risque doit être guidée par le professionnel de la santé avec un plan progressif de retour au jeu.
Le rôle des responsables des sports et des entraîneurs
Les responsables des sports et les entraîneurs doivent s’assurer de soutenir les athlètes blessés durant leur période de rétablissement. Une blessure peut engendrer un sentiment de solitude et une baisse de motivation qui peut également impacter négativement le rendement scolaire de l’athlète. Il est important qu’il se sente soutenu et inclût à travers son processus de guérison. Pour ce faire, les entraîneurs peuvent déléguer des tâches relativement faciles ou simplement demander l’avis du joueur sur certaines décisions. Le joueur se sentira donc encore impliqué dans l’équipe et aura un certain sentiment d’importance.
Mots de la fin
Outre les entraîneurs et les parents, être un athlète est en soi une philosophie sportive. Endurer la douleur et l’inconfort, dépasser ses limites, pousser les limites mentales et physiques sont autant d’actions et de messages que les athlètes se répètent et entendent depuis leur jeune âge. La philosophie d’être un athlète expose ainsi des enjeux et des défis, mais surtout des déséquilibres qui peuvent engendrer plus de blessures. D’où l’intérêt de veiller particulièrement à prévenir les blessures.
*Notez qu’il est important de consulter l’avis d’un médecin lorsque vous soupçonnez un élève athlète d’être victime d’une commotion. Les recommandations du médecin prévalent sur les conseils présentés dans cet article.
¹Soccer: un échauffement efficace peut diminuer les risques de blessure de 50 %! Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec
²Échauffement. Wikipédia
³Course à pied : attention au surentraînement. Decathlon Canada
⁴Hydratation et sport. Decathlon France
⁵L’IMPORTANCE DE L’HYDRATATION (AVANT, PENDANT ET APRÈS L’ENTRAINEMENT). Hubert Cormier, econofitness.ca
⁶Commotions cérébrales dans le sport. Association Québécoise des neuropsychologues
⁷ Commotions : Jeunes cerveaux en péril. Ici Radio Canada
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Karl Demers