Le rôle du sport dans le développement de la santé mentale de nos enfants

Dans un contexte où les troubles de santé mentale touchent une part croissante des jeunes, il est crucial pour les parents de reconnaître le sport non seulement comme une activité physique mais aussi comme un outil de prévention et de soutien psychologique. Les statistiques montrent une hausse des troubles mentaux chez les jeunes, soulignant l’urgence d’agir. À titre d’exemple, selon Statistiques Canada, le nombre de canadien de plus de 15 ans affectés par des  troubles d’anxiété généralisé a doublé entre 2012 et 2022. [1] 

Heureusement, des études démontrent l’effet bénéfique de l’exercice sur la réduction de l’anxiété et l’amélioration de l’humeur. Cet article vise à encourager les parents à soutenir la pratique sportive régulière de leurs enfants, en mettant en lumière comment une activité physique modérée peut servir de pierre angulaire pour leur bien-être mental, en leur offrant des outils pour mieux gérer stress et anxiété dès le plus jeune âge.

L’engagement dans des activités sportives offre aux jeunes athlètes des avantages considérables pour leur santé mentale. La pratique régulière du sport favorise non seulement l’amélioration de la condition physique mais agit aussi comme un puissant antidote contre le stress, l’anxiété et la dépression. En effet, une méta-analyse de 159 études permet de conclure qu’une activité physique d’intensité modérée d’une durée de 20 minutes, telle que la marche rapide, produit un effet psychologique positif qui peut durer entre deux et sept heures. [2] En plus, l’anxiété serait réduite après 20 minutes d’activité physique qui nécessite une large masse musculaire telle que la natation, la course à pied ou le vélo. [3]

Les études à ce sujet sont nombreuses et semblent pointer dans la même direction: le sport aide à maintenir une santé mentale positive. À titre d’exemple, un peu plus de 80% des 30 études de Mammen et Faulkner montrent une relation inverse entre la pratique de l’activité physique et la dépression. [4]. De plus, 90% des 30 études menées par Byrne et Byrne montrent les impacts positifs de la pratique régulière du sport sur différents aspects de la santé mentale tels que la dépression, l’anxiété et l’humeur. [5]

En plus des avantages directs sur la santé mentale, la pratique régulière du sport apporte également une série de bienfaits indirects qui contribuent à renforcer le bien-être psychologique. Par exemple, l’engagement dans une activité sportive régulière est souvent associé à une meilleure image de soi. En développant des compétences physiques et en atteignant des objectifs sportifs, les individus renforcent leur estime de soi et leur confiance en eux, ce qui se traduit par une amélioration de leur santé mentale. 

De plus, la pratique du sport est souvent liée à un meilleur sommeil [6]. L’exercice régulier peut favoriser un sommeil de meilleure qualité, ce qui contribue à réduire le stress et l’anxiété, et à améliorer l’humeur et la concentration. De manière similaire, la participation à des activités sportives offre généralement une occasion de tisser des liens sociaux et de développer des relations interpersonnelles significatives. Ces connexions sociales fournissent un soutien émotionnel et un sentiment d’appartenance, ce qui a des implications positives sur la santé mentale. Les bienfaits indirects du sport sur la santé mentale sont multiples et démontrent l’importance de l’activité physique dans la promotion d’un bien-être psychologique global.

Motiver un jeune enfant à pratiquer de l’activité physique peut être facilité en intégrant le jeu et le plaisir dans l’exercice, en choisissant des activités adaptées à ses intérêts, et en participant ensemble en tant que famille pour renforcer le caractère ludique et communautaire du sport. La mise en place de petits objectifs réalisables, la célébration des succès, et l’encouragement constant, sans pression excessive, contribuent également à cultiver une attitude positive envers l’activité physique, essentielle pour instaurer des habitudes saines à long terme.

En conclusion, le sport offre des bienfaits substantiels pour la santé mentale en agissant comme un antidote au stress et en favorisant le bien-être psychologique. Néanmoins, pour tirer pleinement parti de ces avantages, une approche globale est nécessaire, combinant l’activité physique avec un soutien professionnel et une attention personnalisée. En intégrant le sport dans notre mode de vie quotidien de manière réfléchie et équilibrée, nous pouvons renforcer notre santé mentale et améliorer notre qualité de vie de manière significative.

Sources:
[1] Statistique Canada, Enquête sur la santé mentale et l’accès aux soins, 2022. Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes – Santé mentale, 2012. Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes : Santé mentale et bien-être, 2002.Consulté au tableau 1 via l’URL suivant: https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/75-006-x/2023001/article/00011-fra.htm 

[2] Landers, D.M. et Petruzzello, S.J. (1994). The effectiveness of exercise and physical activity in reducing anxiety and reactivity to psychosocial stressors. In H.A. Quinney, L. Gauvin et A.E.T. Wall (dir.), Toward active living. (p.77-82). Human Kinetics Publishers Inc.. Information trouvée via l’article à l’URL suivant: https://www.erudit.org/fr/revues/smq/2017-v42-n1-smq03101/1040248ar/

[3] O’Connor, P. J., Raglin, J. S., & Martinsen, E. W. (2000). Physical activity, anxiety and anxiety disorders. International Journal of Sport Psychology, 31(2), 136-155. Information trouvée via l’article à l’URL suivant: https://www.erudit.org/fr/revues/smq/2017-v42-n1-smq03101/1040248ar/

[4] Mammen, G. and Faulkner, G. (2013). Physical activity and the prevention of depression : a systematic review of prospective studies. American journal of preventive medicine, 2013. 45(5), 649-657. Information trouvée via l’article à l’URL suivant: https://www.erudit.org/fr/revues/smq/2017-v42-n1-smq03101/1040248ar/

[5] Byrne, A. et Byrne, D. G. (1993). The effect of exercise on depression, anxiety, and other mood states : A review. Journal of Psychosomatic Research, 37(6), 565-574. Information trouvée via l’article à l’URL suivant: https://www.erudit.org/fr/revues/smq/2017-v42-n1-smq03101/1040248ar/

[6] Radio Canada. (2019). 3 effets du sport sur le sommeil consulté à l’URL suivant: https://ici.radio-canada.ca/jeunesse/parents/accueil-parents/document/nouvelles/article/1154322/endorphines-detente-anxiolytique-rythme-circadien