10 statistiques chocs sur la violence dans le sport
Dans le dynamisme de l’environnement sportif, où l’enthousiasme et la compétition convergent, subsiste une réalité complexe : la sécurité des athlètes est soumise à des épreuves. Malheureusement, les cas de violence psychologique, physique et sexuelle font de plus en plus surface dans les dernières années. En effet, entre 1998 et 2018, c’est près de 340 entraîneurs du sport amateur canadien qui ont été accusés d’un délit sexuel, et ce, à travers 36 sports différents¹. L’article suivant présente des statistiques chocs en lien avec ce problème préoccupant dans l’objectif de sensibiliser et de susciter une prise de conscience propice au changement. Le sport devrait être un terrain de jeu où la sécurité et le bien-être de tous les participants sont garantis.
La violence sous ses différentes formes
La violence peut être analysée sous ses différentes formes. Qu’elle soit de forme physique, psychologique, ou sexuelle, la violence a un impact critique sur la vie d’une personne. Voici quelques statistiques qui montrent que, malheureusement, la violence est également présente dans le monde du sport.
Les violences sexuelles
Voici quelques statistiques frappantes en lien avec ce type de violence:
- “[Sylvie Parent] a sondé plus de 1000 jeunes athlètes, âgés de 14 à 17 ans, qui évoluent dans le sport organisé au Québec. De ceux-ci, 28 % ont rapporté avoir vécu au moins un épisode de violence sexuelle.”² Sylvie Parent est professeure à l’Université Laval au département d’éducation physique. Ses recherches sont principalement axées la violence dans le sport.
- Cette même étude révèle également que 20% des répondants disent avoir été victime de leur entraîneur alors que 60% d’entre eux disent avoir été victime d’un autre athlète².
- “D’après une étude commanditée par le Ministère des Sports en 2007, 31% des sportifs pensent ou déclarent avoir été confrontés à une forme de violence, et dans 57,2% ces violences prennent la forme de harcèlement, 23,5% d’atteinte sexuelle et 19,3% d’agression sexuelle.”³
- Selon cette même étude, “7 victimes sur 10 ont subi un ou deux épisodes de violence sexuelle.³
- Parmi ces victimes, 2/10 rapportent avoir vécu entre 3 et 10 épisodes et 1/10 rapporte plus de dix évènements.”³
La violence psychologique et l’intimidation
Voici quelques statistiques frappantes en lien avec la violence psychologique et l’intimidation:
- “Au Québec, une étude menée auprès de 1 055 jeunes athlètes âgés de 14 à 17 ans a révélé que 79,2 % de ceux-ci auraient fait l’expérience d’au moins une forme de violence psychologique au cours de leur carrière sportive”⁴. Cette étude a été menée par Sylvie Parent.
- Cette même étude stipule que “39,9 % auraient été victimes d’au moins une forme de violence physique, 35,7 % auraient subi de la négligence en sport et 28,2 % de la violence sexuelle”.⁴
- Une étude en Australie stipule également que “52,1% des athlètes ont subi de la violence psychologique de la part d’un entraîneur au cours de leur enfance.”⁴
- Selon Sylvie Parent, “environ 10 % à 15 % des jeunes évoluant dans un contexte sportif seraient victimes d’intimidation dans le cadre des entraînements, des compétitions ou de tout autre événement en lien avec la pratique du sport.”⁵
- “Au Québec, les travaux menés par Gendron et ses collaborateurs indiquent que plus de 50 % des jeunes joueurs de soccer âgés de 12 à 17 ans ont été victimes d’intimidation verbale et physique au cours de l’année précédant l’étude.”⁶ Martin Gendron est un professeur-chercheur à l’Université du Québec à Rimouski spécialisé en intimidation dans le monde du sport.
Soyons un vecteur de changement
En conclusion, les statistiques révélées dans cet article mettent en lumière une réalité parfois négligée, mais cruciale dans le monde du sport : la prévalence de la violence sous ses différentes formes. Ces chiffres troublants ne sont pas simplement des données, mais des appels à l’action. Ils soulignent l’importance d’adopter des mesures concrètes pour assurer la sécurité et le bien-être des acteurs sportifs. La sensibilisation accrue et l’éducation sur les différentes formes de violence sont des étapes cruciales vers un changement significatif.
Sources:
[1] Radio Canada, (2019). 340 entraîneurs accusés de délits sexuels au Canada en 20 ans, plus de 600 victimes. Consulté à l’URL suivant : https://ici.radio-canada.ca/sports/1151877/enquete-entraineurs-canada-accusations-delits-sexuels-athletes-mineurs
[2] Nadeau, J. (2018). Un jeune athlète sur quatre victime de violence sexuelle. Consulté à l’URL suivant : https://www.ledevoir.com/societe/528513/etude-sur-les-agressions-sexuelles-chez-les-jeunes-sportifs
[3] Brohm, J. M. (2021). Les Débordements dans le sport. Emprise mentale et agressions sexuelles. Topique, 152(1), 83-97.
[4] INSPQ, (2021). Violence interpersonnelle chez les jeunes en contexte sportif. Consulté à l’URL suivant : https://www.inspq.qc.ca/securite-prevention-de-la-violence-et-des-traumatismes/prevention-de-la-violence-interpersonnelle/dossiers/violence-interpersonnelle-chez-les-jeunes-en-contexte-sportif
[5] INSPQ, (2019). Intimidation en contexte sportif. Consulté à l’URL suivant : https://www.inspq.qc.ca/intimidation/jeunes/intimidation-en-contexte-sportif
[6] INSPQ, La violence envers les athlètes dans un contexte sportif. Consulté à l’URL suivant : https://www.inspq.qc.ca/sites/default/files/publications/2380_chapitre-8.pdf
Karl Demers