Comprendre l’intimidation dans le Sport

Dans le domaine du sport, où la compétition et la performance sont souvent au cœur des préoccupations, un adversaire moins visible mais tout aussi dévastateur peut s’immiscer : l’intimidation. Cet article se propose de déconstruire le phénomène de l’intimidation dans le sport, en explorant les définitions, les raisons sous-jacentes, et les conséquences.
L’intimidation dans le sport est un sujet complexe et multifacette qui a un impact profond sur les athlètes à tous les niveaux de compétition. De la formation des jeunes athlètes aux arènes professionnelles, l’intimidation peut corroder l’esprit d’équipe, nuire à la performance et avoir des conséquences durables sur la santé mentale et physique. Cet article explore donc ce phénomène sous toutes ses formes, en détaillant ses causes et ses conséquences.

L’intimidation dans le sport se manifeste lorsque des comportements agressifs ou dévalorisants sont dirigés de manière répétée vers un individu ou un groupe, créant un environnement hostile. Cette dynamique de pouvoir peut prendre plusieurs formes, allant des insultes verbales et de l’exclusion sociale à la violence physique et à la cyberintimidation.

L’intimidation dans le sport, un fléau aux multiples visages, peut sérieusement compromettre l’intégrité et la bienveillance inhérentes à la pratique sportive [1]. Dans le sport, celle-ci revêt plusieurs formes, chacune ayant un impact spécifique sur les victimes et l’environnement sportif. En examinant ces différentes formes d’intimidation, il est crucial d’identifier des exemples concrets pour mieux comprendre comment elles se manifestent dans le monde sportif et les stratégies pour y faire face.

L’intimidation verbale englobe tout commentaire destiné à blesser, humilier ou exercer un pouvoir sur une autre personne. Dans le contexte sportif, cela peut prendre la forme de critiques constantes sur les performances d’un athlète, d’insultes relatives à son apparence physique ou de moqueries sur ses compétences [2]. Un exemple concret serait un entraîneur qui, sous le prétexte de motiver, utilise des remarques dégradantes telles que « Tu es le pire joueur de l’équipe » ou « Tu ne seras jamais à la hauteur ».

L’intimidation physique va au-delà des contacts sportifs normaux et acceptés. Elle peut inclure des actes comme pousser intentionnellement un coéquipier pendant l’entraînement sans raison liée au jeu, ou donner des coups discrets sous le couvert de l’action sportive [2]. Un exemple spécifique pourrait être un joueur de hockey qui utilise son bâton pour trébucher un coéquipier en dehors d’un contexte de jeu, dans le but de l’intimider ou de lui faire peur.

Cette forme d’intimidation se produit lorsque des membres d’une équipe excluent activement un coéquipier des activités, des discussions ou des événements sociaux, le faisant se sentir isolé et non apprécié [3]. Par exemple, un groupe de joueurs pourrait décider de ne pas inviter un coéquipier particulier à des réunions après les matchs ou à des séances d’entraînement supplémentaires, ce qui peut créer un sentiment de solitude et d’appartenance réduite à l’équipe.

Avec l’essor des réseaux sociaux, la cyberintimidation est devenue une forme prévalente d’intimidation dans le sport. Cela peut inclure la diffusion de rumeurs en ligne, le partage de photos embarrassantes d’un coéquipier sans son consentement, ou des commentaires négatifs sur les performances sportives sur des plateformes publiques [2]. Un exemple concret serait un athlète recevant des messages hostiles sur Instagram critiquant sa performance lors d’un match récent, le tout envoyé anonymement ou par des comptes de coéquipiers.

Chacune de ces formes d’intimidation requiert une attention particulière et une action immédiate pour protéger les athlètes et maintenir un environnement sportif positif et inclusif. Reconnaître ces comportements et comprendre leurs impacts spécifiques est la première étape vers la création de stratégies efficaces pour les combattre et promouvoir le respect mutuel et la bienveillance dans le sport.

Les causes de l’intimidation dans le sport sont variées, mais elles tournent souvent autour du désir de dominer, de l’envie, de la jalousie, ou de la pression pour performer. Un environnement hyper compétitif peut exacerber ces comportements, tout comme un manque de directives claires de la part des entraîneurs et des organisations sportives sur ce qui constitue un comportement acceptable.

Certains athlètes ou entraîneurs utilisent l’intimidation comme moyen d’affirmer leur domination ou de maintenir un contrôle sur les autres membres de l’équipe. Par exemple, un capitaine d’équipe peut recourir à l’intimidation verbale pour souligner sa position hiérarchique, critiquant de manière excessive les performances des nouveaux membres pour affirmer son autorité.

La pression de se conformer aux normes du groupe ou au « rite de passage » peut inciter certains athlètes à participer à l’intimidation. Un exemple courant est le bizutage des nouveaux membres, où des actes dégradants ou humiliants sont justifiés comme une tradition d’équipe, même s’ils peuvent causer un malaise ou de la détresse.

Dans un environnement où seule la victoire compte, certains peuvent recourir à l’intimidation pour affaiblir la confiance des concurrents ou des coéquipiers considérés comme des menaces. Par exemple, un athlète peut utiliser l’intimidation physique lors des entraînements pour intimider un rival direct pour une place dans l’équipe, dans le but de diminuer sa performance.

L’absence d’éducation sur les effets néfastes de l’intimidation et la manière de gérer les conflits de manière saine peut mener à des comportements d’intimidation. Sans une compréhension claire de ce qui constitue un comportement inacceptable, certains athlètes peuvent inconsciemment traverser les limites, comme taquiner de manière excessive sans réaliser l’impact de leurs actions.

Le stress élevé et la pression pour performer peuvent pousser certains individus à décharger leurs frustrations sur d’autres, en utilisant l’intimidation comme exutoire. Un gardien de but sous pression, craignant de perdre sa place suite à quelques mauvaises performances, pourrait devenir verbalement agressif envers les défenseurs, les blâmant indûment pour les buts encaissés.

L’intimidation peut avoir des effets dévastateurs sur les victimes, incluant une baisse de la performance sportive, une perte de motivation, de l’anxiété, de la dépression, et dans certains cas, un abandon complet du sport. Les répercussions ne se limitent pas seulement à la victime; elles peuvent également affecter la dynamique de l’équipe et l’atmosphère globale du milieu sportif [4].

L’intimidation peut entraîner des troubles anxieux, une dépression, et une faible estime de soi chez les victimes. Par exemple, un jeune gymnaste, constamment moqué pour ses routines jugées inférieures par ses coéquipiers, pourrait commencer à ressentir une anxiété sévère avant chaque compétition, doutant de ses capacités et se dévalorisant, ce qui pourrait mener à un état dépressif.

La peur et le stress générés par l’intimidation peuvent nuire à la concentration et à la performance [4]. Prenons l’exemple d’un footballeur adolescent qui, après avoir été victime d’intimidation physique de la part de ses coéquipiers, devient hésitant sur le terrain, craignant le contact physique, ce qui affecte négativement sa contribution au jeu et sa progression dans le sport.

L’intimidation crée un environnement toxique qui sape la confiance et le respect mutuel nécessaires à une bonne cohésion d’équipe. Un cas illustratif pourrait être une équipe de natation où un membre est isolé et ridiculisé pour sa technique. Cela peut engendrer des divisions au sein de l’équipe, avec des cliques se formant et soutenant ou rejetant la victime, détruisant l’esprit d’équipe et l’harmonie nécessaires à la réussite collective.

L’intimidation peut conduire à un désengagement total du sport, privant ainsi l’individu des bénéfices physiques, sociaux, et psychologiques du sport. Un jeune joueur de basket-ball, par exemple, qui subit une cyberintimidation persistante sur ses performances, pourrait décider d’abandonner complètement le sport, perdant non seulement une passion mais aussi les opportunités de développement personnel et de bourses d’études qui pourraient en découler.

Ces exemples concrets mettent en lumière la nécessité urgente d’aborder l’intimidation dans le sport avec sérieux et diligence. En comprenant pleinement les conséquences dévastatrices de l’intimidation, les entraîneurs, les parents, et les organisations sportives peuvent être mieux équipés pour intervenir efficacement, soutenir les victimes, et promouvoir un environnement sportif positif et inclusif pour tous.

Sources : 

[1] Parent, S. et D’Amours, C. (s.d). Intimidation en contexte sportif. INSPQ. Consulté à l’URL suivant : https://www.inspq.qc.ca/intimidation/jeunes/intimidation-en-contexte-sportif

[2] Groupe Défis. L’intimidation en milieu sportif. Consulté à l’URL suivant : https://defis.ca/2019/04/24/lintimidation-en-milieu-sportif/

[3] Prévenir l’intimidation dans le sport. Consulté à l’URL suivant : https://cces.ca/sites/default/files/content/docs/pdf/bully_prevention_in_sports_-_fr.pdf

[4] Muhsen, T. A., & Mohsin, M. A. (2020). Bullying and its consequences in youth sport. Int J Psychosoc Rehabil, 24(5), 6221-6230. Consulté à l’URL suivant : https://www.researchgate.net/profile/Tamadher-Muhsen/publication/341876680_Bullying_and_Its_Consequences_in_Youth_Sport/links/5eee88a292851ce9e7f77eeb/Bullying-and-Its-Consequences-in-Youth-Sport.pdf