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Un jeune sur deux victime de violence sportive : le Québec ne peut plus ignorer la crise.

Médias sociaux Écrit par : Karl Demers novembre 2025

Il y a quelques semaines, la Commission d’enquête canadienne sur le sport a donné la parole à des centaines de victimes de violence dans un cadre sportif. Une question s’impose : fallait-il vraiment attendre qu’Ottawa lance une enquête pour comprendre que le problème est réel et systémique?

Les chercheurs sonnent l’alarme depuis des années

Selon une étude de l’université de Montréal, 10% des athlètes québécois âgés de 14 à 17 ans ont vécu de la violence sexuelle, physique ET psychologique.

De plus, une étude menée par l’UQTR sur 19 642 jeunes du secondaire démontre que 56% d’entre eux ont subi un geste de violence dans le cadre d’activités sportives.

Ces données confirment que le problème affecte les écoles, associations locales et programmes sports-études depuis des lustres, mais la culture du silence et de l’inaction a toujours primée dans le sport québécois. 

« Je n’ai pas été brisé par le sport, j’ai été abusé dans le sport et brisé par le système. » — Ryan Sheehan, ex-gymnaste canadien, devant un comité parlementaire

Des réformes importantes… mais méconnues

Face à cette réalité, le gouvernement a déjà mis en place des outils pour encadrer les abus. Le Programme Canadien de Sport Sécuritaire et le Registre public des sanctions permettent aujourd’hui à toute personne de vérifier si un entraîneur est sanctionné, de déposer une plainte et d’obtenir un accompagnement indépendant.

De plus, lancé à l’été 2025, le Protecteur de l’intégrité en loisir et en sport (PILS) marque une avancée majeure. Cet organisme indépendant peut enquêter de lui-même ou répondre aux signalements reçus, ce qui aide à protéger les jeunes, les familles et les bénévoles, tout en rendant les activités sportives et culturelles plus sûres pour tous.

Ces outils offrent :

  • Plus de transparence : accès public aux sanctions.
  • Plus de recours : interlocuteur neutre pour les victimes.
  • Plus de protection : plaintes traitées hors des structures sportives.

Toutefois, il est important de rappeler que ces mécanismes interviennent après qu’un abus s’est produit. Ils apportent des solutions et du soutien aux victimes, mais ils ne suffisent pas à prévenir les situations problématiques en amont.

De plus, dans plusieurs associations locales, ces mesures sont peu connues et les ressources manquent pour réellement mettre en place une prévention efficace. 

Résultat : le risque demeure élevé sur le terrain.

Une faille : les communications non surveillées

Les messageries personnelles (Facebook, Instagram, SMS) utilisées par les entraîneurs pour organiser activités et déplacements créent un angle mort majeur :

  • Absence de supervision : les échanges privés échappent à tout regard extérieur.
  • Risque d’isolement : un entraîneur peut contacter directement un mineur sans qu’un parent ou gestionnaire ne le sache.
  • Normalisation des échanges intimes : le cadre formel disparaît, ouvrant la porte aux abus.

Au final, 71% des cas d’abus dans les écoles proviennent des communications sur Facebook et Snapchat.

L’importance d’outiller les organisations

Des plateformes québécoises telles que MonClubSportif utilisent une messagerie sécurisée et surveillée. Ces outils, pensés pour le milieu scolaire et associatif, s’alignent sur la Règle de Deux de Coach.ca.

Comment ça fonctionne :

  • Application de la Règle de Deux : tout échange entre un entraîneur et un jeune athlète est visible par un gestionnaire, un autre entraîneur ou un parent.
  • Supervision centralisée : les responsables de l’organisation ont accès à 100 % des conversations, même celles auxquelles ils ne participent pas.
  • Archivage complet : chaque message est conservé, créant une traçabilité utile en cas d’enquête.
  • Bouton de signalement : l’athlète ou le parent peut signaler un comportement douteux directement dans l’application.

En centralisant toutes les communications, on neutralise l’isolement numérique et transforme la relation entraîneur-athlète. Cette innovation place cette plateforme comme la première au Québec à intégrer une surveillance proactive des communications sportives.

Pour la suite

La protection des jeunes athlètes ne peut plus dépendre uniquement de la vigilance des parents et entraîneurs. Les outils technologiques existent et doivent être adoptés massivement. Et si le prochain chantier était d’enrayer l’utilisation des réseaux sociaux dans le sport amateur ?

Karl Demers

Karl Demers est le fondateur de MonClubSportif. Depuis son plus jeune âge, Karl est un passionné de sports, que ce soit le soccer, le baseball, le hockey, le volleyball... et la liste est longue. Pour joindre l'utile à l'agréable, Karl transmet sa passion depuis 8 ans maintenant à travers les blogs qu'il écrit et les informations qu'il partage pour simplifier la vie des passionnés de sport comme lui.
Karl Demers

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